Des bulles et des capsules pour les "placos" du Poitou

Ça s'arrose… Ce mercredi après-midi, dans le pavillon poitevin d'Henri Lelong, les flûtes sont de sortie et le champagne aussi. Un verre pour la bonne cause. Pour récupérer la précieuse capsule qui scelle la bouteille et qui viendra, sans doute, gonfler les doublons du maître de maison, collectionneur passionné. Pas grave, Henri Lelong aura tout loisir de la troquer à l'occasion de la treizième bourse d'échanges de capsules de champagne de Bignoux organisée par l'Association des placomusophiles du Poitou*, dont il est le secrétaire.52 adhérents dans l'association poitevineUn événement pour lequel les « placos » de la Vienne ont invité un viticulteur de Fleury-la-Rivière dans la Marne dont les bouteilles seront parées d'une capsule au nom du club. « Par philosophie,explique Jacques Thierry, président de l'association, également présent autour de la table. Nous aimerions que toutes les capsules de nos collectionneurs aient vu un goulot. Mais aujourd'hui, ce n'est plus toujours le cas. Depuis une quinzaine d'années, il y a un tel engouement pour ces petits objets que beaucoup en vendent des séries qui ne verront jamais une bouteille. Le marché ne cesse de se développer via les vide-greniers bien sûr, mais aussi sur Internet. Il n'est également pas rare que des capsules soient volées. »Un succès dû à la parution depuis 2002 du « Lambert », qui cote chacune d'elles. « La plus recherchée, c'est la Pol Roger 1923, mais il n'en a que cinq exemplaires dans le monde, donc je ne rêve pas trop. »Pourtant, dans le milieu, avec ses quelque 20.000 capsules, Jacques Thierry fait figure de référence. « Moi je n'en ai que 6.000 (!),enchaîne Joël Haudry, adhérent de l'association depuis 4 ans. Et j'ai plutôt orienté ma collection sur la thématique des personnages, tant il y a de modèles. »
Des « placos » qui ont tous en commun d'être passionnés, à l'image d'Henri Lelong qui a dédié une des pièces de son habitation au champagne. « Quand j'étais enfant, ma mère travaillait dans les palaces parisiens et elle avait pris l'habitude de me rapporter les plaques de muselets que je gardais dans une boîte. C'est comme ça que j'ai commencé à les collectionner,confie-t-il, devant une vitrine pleine d'objets à la gloire de la renommée boisson pétillante. Mais finalement collectionner, c'est avant tout faire de belles rencontres. »Des rencontres qui peuvent se terminer devant quelques coupes et une bonne bouteille de champagne à la capsule tant convoitée. Santé.* Site Internet : www.caps86.fr13 ebourse d'échange de capsules de champagne et de pétillant, dimanche, de 9 à 18 heures, salle socioculturelle de Bignoux. Entrée libre et gratuite. Restauration sur place.

Delphine Léger 


Extrait article de La Nouvelle République publié le 23.05.2014